Voici l'histoire implacable du pillage d'un continent qui fait prendre tragiquement conscience d'une humiliation concertée comme celle d'une personne humaine. Nous suivons, siècle après siècle, et dans le moindre détail, la honte du mécanisme qui a conduit à une dépossession ruinant les nations d'un des espaces les plus prometteurs de l'univers.
Après l'âpreté des découvreurs débarqués des caravelles, la cruauté épique des conquistadors puis celle, sauvage, mercantile, des négriers, voici venus en jet » les technocrates d'aujourd'hui, la caste anonyme et glacée des banquiers, des « experts internationaux » du développement, qui s'attaquent à la fabuleuse richesse du sous-sol de l'Amérique latine et, pour mieux dominer les peuples, n'hésitent pas à subventionner de sanglants dictateurs à leur solde.
Cet ouvrage essentiel sur l'exploitation de l'homme par l'homme est à l'échelle d'un continent. Classique aujourd'hui, ce livre est lu et commenté dans les grandes universités nord-américaines ; il dénonce le talon d'Achille des Etats-Unis : un univers où règnent la faim, l'angoisse et les pires inégalités sociales.
Les responsables ? Qui ? Qui donc ?
L'Espagne et le Portugal, l'Angleterre et, de nos jours, les Etats-Unis. Les Etats-Unis, avocat des Droits de l'homme. « Lincoln, réveille-toi. Vois cette imposture que Washington, en ton nom, encourage, sous couvert de grandes banques, hors de ses frontières. » On ne s'étonnera pas que les multinationales, monstres hybrides des temps modernes, opèrent avec cohésion en cet ensemble d'îles solitaires qu'est l'Amérique latine. Chaque pays plie sous le poids conjugué de ses divisions sociales, de ses armées, de ses polices qui l'enfoncent dans une plus profonde misère.