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Au Mali, un collectif se mobilise contre l'exploitation d'une mine d'uranium

Publié par Nathalie
Pouvoir d’agir et démocratie


Contexte de l'initiative

La commune de Falea, située dans la région de Kayes, dans le cercle un de Kenieba, au sud-ouest du Mali, composée de 21 villages soit 17 000 habitants, est une des trois zones au Mali menacée par l’exploitation uranifère. La société Rockgate a un permis d’exploration sur le tiers de la commune, et en a débuté l’exploration en 2007.

Détail du projet

Située à l'extrême sud-ouest du Mali, à la frontière avec la Guinée, le village de Faléa et ses alentours sont particulièrement délaissés par les autorités. En 2005-2006, sous la pression de la Banque mondiale, le gouvernement malien engage une politique extractiviste afin de rembourser sa dette extérieure. Riche en argent, cuivre et uranium, la zone de Faléa intéresse des multinationales canadiennes, qui obtiennent du gouvernement la possibilité d'explorer les sous-sols pour y chercher de l'uranium.

Face à la contamination des eaux et aux décès inexpliqués d'animaux, des villageois inquiets partent à la recherche d'informations auprès des scientifiques et des antinucléaires européens. Ils font un stage en France auprès de la CRIIRAD, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité et reviennent avec des compteurs pour mesurer la radioactivité. Face à l'ampleur de la radioactivité et de la catastrophe annoncée si la mine est exploitée, l'équipe villageoise décide de créer une radio communautaire pour informer toutes les populations de la région dans leur dialecte.

La dizaine de radios de proximité existantes est alors mise en réseau pour relayer l'information. Tous les villageois de Faléa et sa région prennent conscience de la situation et des enjeux. Rapidement, ils s'organisent et obtiennent des soutiens précieux (groupe des Verts au Parlement européen, villes de Genève et Zurich) pour se former, monter des équipes juridiques, enregistrer les témoignages et faire pression auprès des compagnies afin qu'elles dédommagent les populations…

Une grande consultation populaire est organisée, avec tous les arguments scientifiques à l'appui. Le verdict est unanime : les habitants ne veulent pas de la mine et exigent une réforme du code minier afin d'y inclure le droit des populations à disposer de leurs ressources minières. Le gouvernement malien est obligé de céder et devant la résistance organisée des habitants, la multinationale canadienne Denison Mines Corp. est contrainte de quitter Faléa en janvier 2014. « Avec notre niveau d'information et de formation, nous sommes capables d'opposer tellement de contraintes qu'une compagnie étrangère ne pourra jamais plus exploiter notre sous-sol en toute tranquillité  », affirme apaisé Many Camara, représentant en France des villageois du projet citoyen de Faléa contre la mine. Cette victoire a été obtenue grâce aux médias de proximité qui ont permis l'information des villageois et donc l'organisation de leur mobilisation.



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