Comme la plupart des pays sud-américains, l'Uruguay a longtemps souffert d'une crise du logement. Issue d'une forte tradition socialiste, FUCVAM est née de la volonté de protèger les habitants des quartiers informels, souvent logés illégalement. Non reconnu par les collectivités et souvent gérés par des bandes organisées, les habitants construisent la plupart du temps eux-mêmes leur logement avec le risque d'y être chassé.
FUCVAM s'adresse aux classes populaires uruguayennes qui n'ont pas accès aux mécanismes de financement par le privé et qui sont souvent délaissées par les politiques de logements sociaux. Afin de réduire le coût de la construction, FUCVAM organise ainsi des formations à l'auto-construction à destination des coopératives sélectionnées. A travers la banque uruguayenne hypothéquaire, et l'aide de FUCVAM, les groupes d'habitants qui se constituent en coopérative peuvent accèder à un financement, ce qui serait impossible via le marché.
D'autres coopératives d'habitat existent en Uruguay mais celles-ci ne pratiquent pas l'auto-construction. Gérés par des ménages aux revenus plus élevés, ceux-ci n'ont pas besoin de pratiquer l'auto-construction.
Née en 1971, FUCVAM est un exemple pour l'ensemble du continent. La fédération travaille actuellement à la diffusion de son modèle coopératif en partenariat avec urba'Monde et We effect, une fédération suédoise de coopérative. A travers des mécanismes de solidarité financiere, l'épargne collectée par les coopératives européennes pourrait permettre le financement d'autres projets en Amérique du Sud et d'étendre ainsi ce système coopératif.