L'Habitat populaire
L'Amérique du sud est le continent le plus urbanisé du monde. 6 villes dépassent désormais les 10 millions d'habitants et deux d'entre elles les 20 millions. (Mexico et Sao Paulo). Ces villes géantes se sont en importante partie construites sans planification de l'Etat et sans financement par le marché. C'est le résutat de l'autoproduction par les populations venues des campagnes avec l'espoir d'y trouver de meilleurs conditions de vie et d'emploi.
A l'inverse, en Europe par exemple, l'habitat participatif est bien plus souvent initié par les classes moyennes ou supérieures désireuses d'expérimenter un autre mode de vie.
Selon l'Habitat International Coalition (HIC), environ 70% de la surface des villes latino-américaines serait le résultat de cette capacité des habitants à autoproduire leurs espaces de vie. On appelle cela les quartiers populaires spontanées.
Les quartiers populaires spontanés
Dans ces quartiers, la construction s'est souvent faite par les habitants eux-mêmes. Très souvent ils agrandissent leur logement en fonction des besoins de leur famille au fil du temps. Si en Europe, ces quartiers populaires sont souvent caricaturés dans une vision misérabiliste de bidonvilles ou des favelas de Rio, ils devraient, en réalité, être des sources d'inspiration. Les habitants s'y connaissent et de nombreux mécanismes de solidarité sont mis en place entre eux.
L'auto-construction au centre des changements
L'auto-constrution, souvent informelle et non-reconnue par les pouvoirs publics permet aux habitants de développer de nombreuses compétences. De plus, ce modèle informel s'est parfois développé et institutionnalisé. C'est le cas en Uruguay avec les coopératives de logement par aide mutuelle (Voir Faire Autrement). Lorsque l'autoproduction est encadrée, via une coopérative, ce modèle donne systématiquement une place importante aux femmes, qui sont impliquées dans le choix des matériaux et dans la conception de leur habitat. Par le biais des nombreux mécanismes de prise de décision, l'habitat participatif donne dès lors le rôle central aux habitants et permet de transformer les relations entre habitants, professionnels de l'habitat et élus.