Initiée au départ par un résident du quartier, c'est à l'issu d'un processus de réflexion collective regroupant plusieurs citoyens à l'hiver 2014 que l'idée de cultiver les saillis de trottoirs à l'intersection des rues Castelneau et Drolet, dans l'arrondissement Villeray à Montréal, a réellement pris forme.
A l'hiver 2014, la douzaine d'instigateurs, conseillé par l'Éco-quartier Villeray, avait dressé les plans pour occuper les saillis, convenu d'une approche de permaculture, obtenu l'approbation des autorités locales et lancé le projet sur les médias sociaux.
Dès l'arrivée du printemps 2014 et fort d'une centaine de membres sur la page Facebook du projet, le collectif s'est retroussé les manches et a aménagé ce qui est devenu aujourd'hui l'un des plus citoyens et luxuriants projets d'agriculture urbaine écologique à Montréal.
Plusieurs bacs au design soigné sont disposés dans les saillies de part et d’autre de la rue, contenant une panoplie de plantes indigènes, et ce, au grand plaisir des résidents qui viennent y faire leur cueillette. De petits pannonceaux en bois informent même sur les propriétés de certaines plantes, qu'elles soient potagères ou sauvages.
Des activités collectives sont régulièrement proposées sur ce trottoir comestible où les dimensions sociale et pédagogique occupent une place centrale.
Les commerçants de proximité qui ont bien accueilli le projet favorisent la sécurité des potagers qui ont subi jusqu'ici très peu d'actes de vandalisme, et ils vont jusqu’à offrir aux jardiniers un accès à l'eau et l'électricité lorsque c'est nécessaire, comme ce fut le cas par exemple lors de l'aménagement d'une mini-serre durant l'été 2015 (celle-ci permet désormais de prolonger la période de jardinage en automne et de commencer plus tôt au printemps).
Le projet a été en majeure partie financé par les citoyens au moyen de ventes de plantes (et avec l'aide de l'éco-quartier Villeray, de l'UQAM et du CEUM). Et aujourd'hui, l’aménagement des saillies de trottoir, traditionnellement assumé par l’arrondissement, est complètement porté par le collectif citoyen, et ce, sans aucune aide financière des gouvernements locaux (à l’exception du compost qui est fourni par la ville-centre en début de saison).