L'exploitation des peuples et des territoires à la source de l'extractivisme
L’extraction des ressources naturelles et leur transformation pour les besoins humains est un processus millénaire qui a forgé l’histoire du monde. Dans l’Antiquité grecque et romaine, on compte déjà de nombreuses mines, et on en trouve des traces dès la Préhistoire.
La recherche de métaux précieux et autres matières premières a motivé le développement du commerce et la conquête de nouveaux territoires, puis leur colonisation. Les Amériques et l’Afrique en sont des exemples emblématiques. Les peuples qui vivaient sur ces territoires ont vu leurs terres accaparées par de nouveaux venus qui les ont souvent exploités pour extraire ces ressources et exterminés pour en avoir le contrôle. En métropole, cette extraction reposait également sur l’exploitation de toute une classe sociale.
Dans ce parcours, il sera spécifiquement question des ressources du sous-sol : pétrole, sables bitumineux, gaz de schiste, mais aussi métaux, charbon et autres minerais, ainsi que de leurs installations comme les mines à ciel ouvert, les puits de forage, les pipelines, etc.
Un emballement de l'extractivisme jusqu'à l'impasse
Cet accaparement, qui a permis la construction des sociétés occidentales d’aujourd’hui au détriment des populations des territoires conquis appelés aujourd’hui « pays en développement », se poursuit. Ces dernières décennies, le phénomène extractiviste s’est intensifié partout dans le monde en s’appuyant sur des avancées technologiques : les volumes en jeu ont considérablement augmenté, les impacts se sont alourdis et les conflits se sont multipliés, tout en générant de plus en plus de profits pour une minorité d’acteurs.
L'extractivisme est différent de la simple extraction, cette dernière répondant à des besoins tandis que le premier est d'abord le rouage d'un système économique visant avant tout à faire des profits et de plus en plus déconnecté des besoins réels.
Il ne s'agit donc pas de plaider pour un renoncement à toute exploitation des matières premières du sous-sol, mais de montrer que cette exploitation effrénée traduit aujourd’hui une véritable crise de l’excès, encore inédite, de sociétés incapables de s'auto-limiter et régies uniquement par la croissance économique, qui nous conduit dans une impasse.