Les projets extractifs, implantés sur des territoires, ont souvent des impacts négatifs très forts pour les populations qui y vivent.
Sanitaires : La contamination massive de l’environnement affecte les personnes qui contractent des maladies plus ou moins graves liées au contact répété avec des pollutions diverses. Les effets sur la fertilité et la mortalité infantile sont également importants. Les problèmes de peau sont très répandus, tout comme les empoisonnements au mercure et au cyanure, produits couramment utilisés dans les activités minières. En Equateur, dans la zone où l'entreprise Chevron exploitait le pétrole et a deversé dans la nature des millions de litres de brut et de résidus, les cas de cancers se sont multipliés. Cette réalité ne concerne pas seulement les pays du Sud. En France, l'ancienne mine d'or de Salsigne dans l'Aude et ses rejets d'arsenic, cadmium, chrome et nickel, affecterait la santé d'environ 10 000 personnes dans un rayon de 15km, exposées à une surmortalité liée au cancer.
Sociaux : L’implantation d’une entreprise extractive génère un afflux massif de population nouvelle, en particulier de travailleurs masculins, qui crée généralement un déséquilibre vis-à-vis de la communauté d’origine : pression sur les infrastructures sanitaires et publiques et introduction de pratiques sociales jusqu’ici inconnues ou faibles (prostitution, alcool, jeux d’argent, etc.). La dégradation de la qualité de vie se manifeste souvent par une augmentation des violences et des tensions, notamment envers les femmes.
Cette pression que fait peser l’installation d’entreprises extractives sur un territoire et ses ressources contraint bien souvent les populations locales à changer de mode de vie. La plupart du temps, l’agriculture est rendue impossible du fait des pollutions et du manque d’eau. La pêche également devient problématique quand les fleuves et les rivières sont pollués. L’économie locale est donc ralentie voire mise à l’arrêt, entraînant la paupérisation de communautés privées de leurs modes de vie traditionnels et de leurs ressources. Beaucoup de paysans sont ainsi contraints de quitter leurs terres qui ne peuvent plus les faire vivre et de chercher du travail en ville, grossissant ainsi les bidonvilles issus de l’exode rural massif.
Devenues vulnérables, ces populations sont plus enclines à accepter les propositions de l’entreprise extractive qui s’est installée (conditions de travail indécentes, rachat de terres pour un prix dérisoire, corruption, etc.) et les tensions au sein de la communauté s'en trouvent aggravées.