Rebelles, elles s’opposent aux lois nationales limitant les droits des migrants. C’est ce qu’aux États-Unis on appelle des « villes sanctuaires », même si une définition officielle n’existe pas encore.
En 2018, on en dénombre quelques 500, toutes déterminées à entraver les politiques de la présidence Trump en matière d’immigration. Certaines ne collaborent pas avec l’agence états-uniennes Immigration and Custom Enforcement (US ICE), la police aux frontières des États-Unis. D’autres interdisent à leur fonctionnaires de vérifier les papiers des exilé·e·s. D’autres encore refusent d’allouer des ressources locales à la détention des migrant·e·s.
Fin 2017, le conseil municipal de Berkeley (Californie) a voté à l’unanimité pour arrêter tout contrat liant la ville aux fournisseurs de l’agence US ICE après avoir déjà coupé la même année les liens avec les entreprises impliquées dans la construction du mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. « Fournir des moyens supplémentaires à l’US ICE ne ferait qu’aider le programme xénophobe de notre administration actuelle tout en exposant les immigrés et les minorités religieuses de notre communauté à un risque encore plus grand », peut-on lire dans la résolution. Peu de temps après, la ville voisine d’Oakland lui a emboîté le pas en encourageant au passage la caisse de retraite des employés publics de l’État, CalPERS, à faire de même.
En Europe, s’il existe des cas d’insubordination aux lois nationales, on parle aussi de villes « accueillantes » au sujet de ces municipalités engagées dans l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. Ce n’est pas assez pour Maren Mantovani, responsable internationale de Stop the Wall. « C’est très important de s’occuper de l’aspect humanitaire de l’accueil, mais il faut aussi que partout dans le monde les villes sanctuaires s’attaquent aux causes de l’immigration et commencent à boycotter ces entreprises impliquées dans la constructions de murs ou dans la surveillance des frontières ».
En Afrique, la dernière édition d’Africité, la rencontre panafricaine des maire d’Afrique (3 000 maires sur 15 000 collectivités locales africaines, depuis 53 pays) a été l'occasion pour signer une charte sur les migrations réaffirmant l’opposition à la construction de centre de rétention en Afrique et à des aides publiques au développement (APD) conditionné à des politiques de réadmission et de retour. Non seulement, lors de cette rencontre, la création d’un réseau de villes hospitalières en Afrique a été proposée.