L’ampleur du phénomène extractif et le pouvoir de ses promoteurs reposent en grande partie sur la dimension très lucrative de ce secteur. Les volumes d’investissements, de subventions et de bénéfices sont considérables. Actuellement par exemple, de très importants investissements sont opérés pour une exploitation future des réserves d'hydrocarbure se situant en Arctique, qui ne seront accessibles qu'avec la fonte des glaces dues aux changements climatiques. De nombreuses multinationales et investisseurs spéculent ainsi sur la non-résolution de la crise climatique pour continuer de faire des profits.
Par ailleurs, l’existence d’un droit commercial international très offensif, incarné par des institutions comme l’OMC ou la Banque mondiale, fragilise les droits humains les plus fondamentaux. En effet, ces derniers ne sont pas assortis de contraintes et d’encadrements suffisamment forts pour faire le contrepoids. Dans les faits, les droits des investisseurs et des entreprises l’emportent donc sur les droits humains, notamment à travers les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États également appelés ISDS.
Le maillage toujours plus serré des traités de libre-échanges, qui instituent la primauté des intérêts économiques sur le bien commun théoriquement défendu par l’État, et la concentration de moyens toujours plus importants entre les mains des acteurs économiques, verrouillent le système extractif et empêchent le plein développement d’alternatives et de politiques ambitieuses.