Ce constat montre qu’il y a urgence : les modèles agricoles et alimentaires actuels doivent changer pour favoriser la culture, la transformation et la commercialisation des variétés de céréales locales. Pour reconquérir son autonomie alimentaire, il faut soutenir le développement des filières locales, il faut former et sensibiliser les consommateurs, les boulangers et transformateurs, les agriculteurs et tous les acteurs de la chaîne alimentaire à l’incorporation de variétés traditionnelles, à la transformation alimentaire, à l’agroécologie, etc.
Les défis à relever sont nombreux
Notamment, la difficulté éprouvée par les agriculteurs à avoir de bons rendements de production du mil, l’identification et la sélection par les paysans de variétés de semences paysannes locales, adaptées et adaptables à l’environnement et au climat local (sol pauvre, pluviométrie faible, etc.), la valorisation des produits locaux auprès des consommateurs, etc. Tous ces enjeux ont amené depuis plusieurs années une multitude d’initiatives locales à se développer en Afrique de l’Ouest pour promouvoir les productions et le consommer local.
C’est le cas par exemple du projet Valorisation des céréales locales au Sénégal mené par l’association SOL, Aternatives Agroécologiques et Solidaires et la FONGS-Action Paysanne depuis 2011 et qui permet l’accès à des produits locaux à plus de 40 000 personnes au Sénégal.
Dans le cadre de ce projet, Sallou, boulanger, a bénéficié de formations ainsi que d'un appui financier pour acquérir le matériel adéquat (four, etc.). Il a finalement augmenté sa production moyenne journalière de pain, passant de 10 à 20 kg.
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« (...) avant, je ne savais pas qu’il était possible de faire du pain avec les céréales produites localement. Puis le projet a amené la farine de céréales locales, les moyens de construire un abri convenable pour mon four, ainsi que le matériel. »
Sallou, bénéficiaire du projet Valoriser les Céréales Locales. Lien vers témoignage complet
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Il faut ainsi encourager le développement de filières locales et leur mise à l’échelle. D’après l’association SOL :
« celles-ci constituent des sources importantes d’emplois, de produits vivriers, de ressources financières et offrent en même temps des opportunités intéressantes de réduire les importations de blé ».
Pour cela, les réglementations européennes et africaines doivent favoriser les filières locales qui permettront de créer des emplois, de réduire la dépendance des pays ouest-africains aux importations, d’en diminuer l’empreinte écologique, de se réapproprier les méthodes agricoles traditionnelles et d’améliorer la qualité des produits consommés en Afrique de l’Ouest.
Mais le blé, si peu cher, décourage souvent les décideurs politiques à changer les choses… Au Togo, le gouvernement a décidé fin 2019 l’incorporation de 15 % de céréales locales dans le pain (sorgho, soja, manioc). La formation des boulangers est en cours pour que la mesure puisse être réellement appliquée. Depuis l’Europe, nous pouvons soutenir ce type de mesure, en retrouvant la vocation initiale de PAC et en menant des politiques cohérentes avec la réalisation des Objectifs De Développement Durable !