En novembre 2018, la ville de Mexico au Mexique a accueilli le 8e Forum social mondial des migrations (FSMM). Rendez-vous majeur pour mouvements sociaux, associations, ONGs, les acteurs et actrices de la Société civile de plus de 70 pays s'y sont retrouvés afin de discuter, analyser et partager leurs différentes expériences.
Des caravanes en Amérique latine et en Afrique du nord aux associations d'entraide des exilés, en passant par les expériences d'accueil et défense des droits fondamentaux, plusieurs initiatives ont pu jeter les bases pour des alliances plus larges. Avec un objectif commun : construire des alternatives aux politiques migratoires menées actuellement partout dans le monde et imaginer des convergences dans les luttes.
C'est notamment le cas des caravanes des mères de migrant.e.s disparu.e.s qui ont tenu, lors du FSMM de Mexico, leur premier sommet international, la Cumbre mundial de madres migrantes pour le droit à la vérité et à la justice ». Rencontre d'autant plus marquante qu'elle a eu lieu dans un pays traversé par l'une des principales et plus dangereuses routes migratoires au monde. Chaque année, au Mexique, plus de 20 000 migrant.e.s sont enlevé.e.s et 72 000 à 120 000 disparaissent, souvent entre les mains de réseaux du crime organisé qui sévissent dans plusieurs états du pays et notamment près des frontières. Une situation qui s'aggrave au fur et à mesure que l'externalisation de la frontière sud des Etats-Unis progresse.
Externalisation des frontières
On parle d'externalisation des contrôles frontaliers lorsqu'un état délègue ou transfère certaines compétences en matière de contrôle migratoire vers un ou plusieurs pays tiers. C'est l'objectif affiché des politiques mises en place par les Etats-Unis depuis plusieurs années au Mexique mais aussi par l'Union Européenne ou certains de ses pays membres pour les pays du pourtour sud de la Méditerranée.
Ce forum s’est tenu en amont de la rencontre internationale organisée par les Nations Unies au Maroc pour la ratification du Pacte mondial pour une Migration régulière, ordonnée et sécurisée. Un pacte déjà contesté par les mouvements sociaux et différentes organisations de la société civile à la fois par son caractère non contraignant mais également par la non garantie des droits fondamentaux des populations et qui ne remet pas en cause les politiques d’externalisation des frontières et de prohibition des migrations mises en place par l’Union Européenne, les Etats-Unis ou l’Australie.