De par sa localisation au cœur des Amériques, le Mexique est un passage obligé pour toute route reliant l’Amérique latine aux pays du nord du continent. Ainsi, le il est devenu le principal couloir migratoire au monde, avec - selon la source - entre 200 000 et 500 000 personnes qui chaque année le traversent, en provenance essentiellement du Salvador, du Honduras et du Guatemala.
Tout au long de « l’entonnoir » » mexicain, les routes des migrant·e·s traversent des véritables territoires de non-droit où elles recoupent les axes des trafics illicites - drogues, armes, êtres humains - exposant les exilé·e·s aux violences des gangs criminels. Et, quand le visage de l’autorité se manifeste, c’est rarement de bon augure. Selon Amnesty International, les services mexicains de l’immigration renvoient régulièrement des milliers de citoyen·ne·s du Triangle Nord d’Amérique dans leurs pays, sans prendre en compte les risques pour leurs vies et leur sécurité qu’ils encourent à leurs retours, et dans de nombreux cas en violation du droit mexicain et international.
Entre janvier et août 2017, un total de 8 703 demandes d’asile ont été enregistrées, soit autant que pour toute l’année 2016. Mais le taux de demandes acceptées est tombé de 35 % à 12 %.
En 2017, des quelques 89 000 migrant·e·s en situation irrégulière arrêté ·e·s au Mexique, 75 000 ont été expulsé·e·s, dans la plupart des cas sans avoir eu la possibilité de contester leur renvoi du pays. Dans une étude de 500 cas de migrant·e·s ayant traversé le Mexique, Amnesty International a constaté que sur les 297 personnes qui avaient été détenues par l’Institut national de la migration (INM) mexicain, presque la moitié laissait penser à des épisodes de « refoulement ». Il s’agissait en effet de personnes ayant demandé explicitement l’asile ou exprimé avoir peur pour leurs vies dans leurs pays d’origine. Pourtant, l’INM n’a pas hésité à les renvoyer dans leurs pays d’origine.
L’arrivée au pouvoir en 2019 du nouveau président progressiste Andres Manuel Lopez Obrador a marqué un virage à gauche pour le pays et nourri les espoirs de changement. Pour l’instant, le leader du Mouvement de régénération nationale (Morena) s’est montré beaucoup plus tolérant vis à vis des caravanes. Néanmoins, la plupart des actions annoncées visent, notamment à travers la relance économique du pays, à la stabilisation des migrant·e·s sur le sol mexicain.