Les instances politiques roumaines mais aussi la population majoritaire, ont très souvent mis des obstacles à l'intégration civique et humaine des Roms.
Pour comprendre l’attitude du pouvoir politique vis à vis des Roms, il faut connaître leur histoire et leur vécu (voir Transmission de l’histoire Collective).
Son histoire explique la difficulté, qu'a encore aujourd’hui, la population rom à se faire accepter par les instances administratives mais aussi par les roumains, en général.
Dans la composition de la chambre des députés roumaine, chaque minorité a le droit d’obtenir un siège par communauté. (grecs, italiens, turcs, hongrois, roms, ...).
Cependant depuis 2008, deux conditions se sont ajoutées :elle doit récolter 25 000 signatures de notables issus d'au moins 15 des 40 judets (régions) et être reconnue d’utilité publique. De plus, cette communauté doit représenter au moins 5% de la population roumaine. Cela complique l'accès des Roms dont le nombre est sous-évalué.
Beaucoup de Roms associent la réussite au fait de devenir roumain ou hongrois et gommer, de ce fait, leur appartenance rom. La société moderne évolue indépendamment et parallèlement du sort des Roms. Il y a une grande volonté de reconnaissance pour pouvoir participer au débat démocratique. La fracture grandit entre les Roms « déclarés » et ceux qui se sont « fondus » dans le peuple roumain.
Officiellement, 60 000 Roms soit 3% de la population roumaine sont reconnus. En réalité, 1,5 à 2 millions de Roms vivent en Roumanie, soit 10% de la population totale. Beaucoup de Roms « assimilés » ne déclarent pas qu'ils sont Roms.
Le gouvernement peut, dans certains cas, être un frein à l’amélioration de la condition rom. Par exemple Cristina, directrice de l’association STEA, fait face à des difficultés liées à la fermeture de plusieurs institutions (17 établissements de 150 enfants environ chacun) qui accueillaient des enfants Roms pour lesquels il a fallu trouver des solutions d’accueil afin qu'ils ne grandissent pas dans la rue. Le service social municipal a refusé de se sentir concerné :
« On traite les situations des demandeurs, on ne va pas au-devant ou sur le terrain ».
Seul un centre de jour a accepté d’accueillir ces enfants sans avoir la capacité de les accueillir tous. Aussi, le phénomène « enfants des rues » augmente : ils vivent en bandes, dans des squats, et dans une précarité extrême, dans la ville de Satu Mare.
A deux reprises des projets de lois ont été déposés au parlement pour modifier l'appellation ’Rom’ pour éviter la confusion avec l'appellation ’Roumain’.