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Les racines de l’histoire des Roms : transmission de l’histoire collective

Que ce soit Romani Criss, Romano ButiQ ou la Fondation Collège Européen, toutes les associations rencontrées reviennent sur une partie de l’histoire des Roms, ce qui permet de comprendre leurs difficultés -héritées du passé- et d'essayer de les résoudre.

  • Les premières traces de l’existence des Roms en Roumanie, remontent à 1335, par un acte de don de Voivodan 1er, de 300 villages roms, à l’Eglise, preuve du statut d’esclave.
  • Pendant plus de 500 ans (1335 à 1836) les Roms étaient considérés comme esclaves et appartenaient soit à l’état, soit aux familles aristocrates (Boyards), soit à l’Eglise orthodoxe. A cette époque-là les Roms n’avaient pas de personnalité statutaire et juridique.
  • A l’abolition de l’esclavage, en 1836, aucune terre ne leur ont été données. Les propriétaires d’esclaves eux, recevaient des compensations pour leur libération. Mais quand les roms étaient affranchis, ils se retrouvaient sans vêtements, sans maison, sans rien. Beaucoup sont donc devenus nomades, d’autres sont restés sur les terres où ils vivaient. Certains, par leur travail, ont réussi à acquérir des terrains. Beaucoup de roms ont choisi de travailler pour les boyards, moyennant nourriture et hébergement, mais sans salaire. Ils vivaient dans des maisons semi-enterrées avec les animaux en guise de chauffage. Leurs conditions de vie étaient épouvantables.
  • Au début du 20e siècle les phénomènes de ségrégation et d’exclusion sont tenaces, et la naissance de mouvements nationalistes contre la population Rom se développe.
  • Arrive ensuite la période de l'holocauste, de 1939 à 1945 : déportation de 25 000 personnes d’origine rom dont la déportation à Voïta (voir carte) de 5000 adultes et 6 000 enfants.
  • Dans la période d’après-guerre, de nombreux conflits inter-ethniques apparaissent : situation de tension, surtout dans le milieu rural, bagarres souvent liées à l'alcoolisme qui dégénéraient souvent et les municipalités tout comme la police participaient aux « règlements de compte ».
  • Pendant la période communiste de Ceausescu de 1960 à 1989, les Roms ont vu leurs conditions de vie s’améliorer. Ce fut une période d’assimilation avec l’obligation de travailler et d’aller à l’école.
  • En 1990, avec la chute du régime communiste, la ségrégation a repris. Le décalage se creuse car la Roumanie possède peu d’industries, beaucoup de services, ce qui défavorise les Roms qui sont peu alphabétisés.
  • Un autre problème se pose aujourd’hui : les enfants Roms ne connaissent pas leur propre histoire. A l'école, ils n’apprennent ni l'esclavage ni l'holocauste du peuple Rom, sauf quelques-uns pendant les heures réservées à l'apprentissage culturel en romani. Il y a beaucoup d’ignorance et de négation de la déportation. Le général Antonescu est considéré comme un héros alors qu’il a persécuté les roms. Les enfants Roms ne connaissent pas le sens de leur patronyme, le patronyme Rudari par exemple qui correspond à quelqu’un qui travaillait le bois.

La perte de l’histoire collective a eu une répercussion flagrante chez les enfants Roms. Seulement 2 ou 3 écoles à Satu Mare (ville avec une population Rom importante) enseignent en Romani : la condition étant que l’école doit être fréquentée à 100% par des enfants roms.

Plusieurs enfants ne revendiquent pas leur origine rom, par exemple, même dans une école majoritairement rom, une partie importante des enfants ne lève pas le doigt quand on demande qui est rom.

Ceci peut s’expliquer pour deux raisons : premièrement, pendant la période communiste, il fallait gommer son origine et deuxièmement, les enfants roms sont discriminés dans les écoles et dans le système scolaire Roumain en général.

Toutes ces étapes nous montre la difficulté, qu’a encore aujourd'hui, la population Rom à s'approprier et transmettre son histoire collective.

L’Histoire collective des Roms continue malgré tout à être transmise grâce à l’action des militants qui œuvrent pour ne pas perdre toutes ces précieuses traces du passé.

Romano ButiQ , a pour objectif de créer un musée de la culture rom. Ce musée est nécessaire pour les roms, afin de se reconnaître entre eux, en tant que peuple et communauté. Mais il l’est également pour les personnes non-roms afin de présenter et faire connaître la culture et l’histoire de ce peuple.

Romano ButiQ a aussi pour projet un musée virtuel de la culture rom, qui regrouperait tout ce qui a été écrit sur leur histoire et leurs vies dans les différents pays concernés, et qui sera traduit en plusieurs langues (romani, roumain, anglais, français). Le but étant de faire connaitre tout ce qui est produit et écrit sur les roms dans les différents pays d'Europe.

- Le siège de Romano ButiQ regroupe un musée, des expositions, des installations artistiques, de l’artisanat, un centre documentaire Nicolae Georghe, une bibliothèque enfants/adultes et un restaurant. C’est un endroit pour apprendre, expérimenter et explorer.

Romano ButiQ a également crée une Fondation de la culture Rom qui va s’ouvrir à Berlin avec la participation de : l’alliance Européenne pour la Culture, la Fondation Soros et le Conseil Européen. La directrice est une artiste rom de Hongrie. Nicoleta, de l’association Romano ButiQ, siège au conseil d’administration.

-Enfin, il existe désormais, à l’université de Bucarest, un master de culture rom. 

Alternatives

Fondation Collège Européen

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Pouvoir d’agir et démocratie S’éduquer dans la diversité Accessibilité aux droits
Roms    CCFD    Droits des Roms    Fondation collège Européen   

Promouvoir l’artisanat Rom et les traditions

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Un centre Rom d’intervention et d’etudes sociales

La marque de fabrique de Romani CRISS est la suivante : il s’agit d’encourager la mobilisation et l’émergence de la structuration collective des Roms depuis la base dans toutes les régions de Roumanie et non d’agir directement dans toutes les communautés Roms de Roumanie.
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