En représailles à plusieurs attaques menées le 25 août par des membres d’une organisation armée dénommée l’Armée de libération des Rohingyas de l’Arakan (ARSA), les autorités birmanes ont déclenché une vague de répression et de violence à l’encontre de la minorité musulmane de Birmanie. Ces exactions ont provoqué un exode massif de plusieurs centaines de Rohingyas vers le Bangladesh.
Ces violences récentes, qualifiées par le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme de « nettoyage ethnique », sont le prolongement de plusieurs décennies de conflits intercommunautaires et de discrimination à l’égard d’hommes et de femmes pointés comme étant « étranger » à la nation birmane.
Avant l’exode survenu depuis la fin du mois d’août, près de 420 000 Rohingyas étaient déjà réfugiés au Bangladesh. Privés de citoyenneté birmane, de nombreux Rohingyas ont aussi fui en Thaïlande, en Malaisie et Indonésie et font l’objet de trafics d’êtres humains.
Cette situation découle d’un long processus historique, qui trouve notamment ses racines dans le passé colonial et dans la construction de l’Etat birman indépendant. Elle s’explique aussi par l’évolution du contexte géopolitique actuel, la Birmanie et plus particulièrement la région où vit la minorité musulmane se trouvant au cœur d’enjeux énergétiques et commerciaux stratégiques.